Tout en reprenant l'ergonomie « magnétophone » de son ancêtre le DR4, le DR8 fait beaucoup plus que de doubler le nombre de pistes. Développé conjointement au DD1500, ce nouveau DtD Akai est armé jusqu’aux dents…
Le DR8 est un combiné Direct to Disk huit pistes/mixeur numérique seize voies. Extensible à cinquante-six pistes (mise en cascade d'au plus sept machines), il dispose d'une foule d'options : synchroniseurs (MIDI, SMPTE, RS-422, biphase), modules d'égalisation, interface ADAT, etc. De quoi parer à toute éventualité, du broadcast à la postproduction, même si le home studio reste son cheval de bataille.
Débarrassons-nous sans plus attendre de ces répugnantes considérations matérielles : combien faudra-t-il débourser pour devenir l'heureux propriétaire d'un DR8 ? Une peccadille, à savoir 5 500 € TTC (prix public généralement constaté au 112/95), avec disque dur interne d'un gigaoctets, soit 3 h 24 d’enregistrement linéaire à 44,1 kHz.
Qui est in ?
L'une des tendances actuelles du Direct to Disk, à laquelle Digidesign a largement contribué (Session 8, ProTools III et son TDM Bus), est au mixage numérique intégré : celui des pistes, bien sûr, et de sources externes. Ainsi, dans le cas du DR8, chacun des signaux recueillis aux huit entrées se dirigera soit vers l'une des pistes du DtD, pour enregistrement (n'importe quelle entrée pouvant être assignée à n'importe quelle piste), soit vers la section mixage (à condition d'avoir sélectionné le mode Thru Mix).
Suffisamment sensibles pour descendre jusqu'au niveau micro (évitant de devoir investir dans des préamplificateurs), ces huit entrées, dans leur version analogique, se présentent sous forme de jacks symétriques. Elles disposent, par paires, d'un commutateur de niveau à trois positions (- 36, - 16, + 4 dB), ainsi, individuellement, que d'un potentiomètre de gain (- 10/22 dB). En version numérique, une entrée AES/EBU est mise en parallèle avec les entrées analogiques 1 et 2 : pour chacune d'elles, on sélectionnera l'une ou l'autre de ces sources.
Qui est out ?
En sortie, pistes et entrées (à condition, rappelons-le, d’avoir validé le mode Thru Mix) alimentent le mixeur numérique seize piste du DR8. Chaque tranche est constituée d'une touche solo, de deux auxiliaires (pré ou post, configurables comme deux départs mono ou un départ stéréo), d'un panoramique, d'un fader, pour finir par le routage vers un bus interne, dont l'utilité apparaîtra plus clairement d'ici peu. Outre les sorties auxiliaires (une pour chacun des deux départs) et la sortie stéréo, doublée en numérique (AES/EBU), on notera la présence de huit sorties séparées, soit une par piste, pour ceux qui souhaiteraient mixer en externe.
Egalement symétriques et au format jack, les douze sorties analogiques (séparées, auxiliaires, master) bénéficient, toujours par paires, d'une commutation de niveau, cette fois à deux positions (- 10, + 4 dB). Pour en finir avec la connectique, apprenez que les entrées/sorties AES/EBU existent à la fois en cinch et XLR, chacune de ces prises acceptant de reconnaître/d'émettre des signaux de type I (l’AES/EBU, le seul, le vrai, l'unique) ou II (sa version grand public, dite S/PDIF). Quant au SCMS, le DR8 Akai l'élimine sans autre forme de politesse. Bon débarras…
En pratique
Pour qui possède une configuration relativement modeste, par exemple un échantillonneur, un synthétiseur et deux multi-effets stéréo, l'avantage du mixage interne réside dans la possibilité de se passer de console, en raccordant ces différents engins aux entrées du Direct to Disk. A vous les joies du « tout numérique », y compris celle de l'égalisation, puisque Akai met une dernière main à deux cartes temps réel : l'EQ8 (égaliseurs huit canaux, pour les pistes du DtD) et l'EQ16 (égaliseur seize canaux, pour les pistes du DtD et les sources externes). Chacun des correcteurs de ces cartes offre passe-haut, passe-bas, haut et bas médium semi-paramétriques.
En dépit d'astuces conviviales (possibilité d'afficher les valeurs des volumes et panoramiques sur les bargraphes, d'éditer plusieurs canaux simultanément, ceci en absolu et non en relatif), faire son mix à même le DR8 n'est pas franchement pratique. D'où la raison d'être de la télécommande MT8, avec vrais faders et vrais switches… La MT8 ne gérant que huit canaux, deux de ces télécommandes seront nécessaires pour contrôler simultanément les pistes du DtD et les sources externes. A propos d'achats, EQ8 et MT8 reviennent l'un comme l'autre à 610 € TTC.
Impossible de clore ce chapitre mixage sans dire deux mots du bus interne stéréo, vers lequel on peut envoyer chacune des seize voies de la console, avant de diriger les canaux gauche et/ou droit de ce fameux bus vers le/les pistes de son choix. Applications envisageables : opérer un tracking numérique, par exemple de six pistes vers deux, ou enregistrer un mélange stéréophonique de plusieurs entrées.
Au doigt et à 1'œil
Comme tout mixeur numérique, celui du DR8 propose recall et automation. Le recall prend la forme de 99 mémoires, dites snapshots, destinées à stocker les paramètres du mixage. Ces mémoires se rappelleront manuellement ou automatiquement, en programmant le recall pour qu'il ait lieu à une certaine heure (exprimée en SMPTE ou en bars/beats/clocks). Autre fonction liées aux snapshots : la possibilité, depuis la MT8, d'interpoler entre deux d'entre eux, en modes Fade (passage progressif de l'un à l'autre) ou Pre Roll (la transition débutant alors X secondes avant une certaine position).
Pour bénéficier d'une véritable automation, et non plus seulement du déclenchement horaire des snapshots, on fera appel au MIDI. Chaque paramètre d'une tranche étant assignable à un control change, rien n'est effectivement plus simple que d'exploiter un MIDI Map Cubase ou équivalent. En procédant de la sorte, nous avons constaté avec une joie non feinte que l'automation des volumes et autres paramètres n'induisait aucun phénomène de type « marches d'escalier ».
Rien ne se perd
Contrairement au DR4 qui, dans le seul but de pas dépayser les habitués de la bande magnétique, dupliquait physiquement sur le disque toutes les portions audio qu'on lui demandait de copier, le DR8 travaille en virtuel. Néanmoins, bien qu'il n'existe qu'un seul niveau d'Undo (récupération de la dernière prise, annulation de la dernière copie, du dernier effacement et autres fonctions d'édition), le fait d'enregistrer par exemple dix fois de suite au même endroit, à grands coups d'auto punch, inscrira les dix prises sur le disque, même si seules la dixième et la neuvième sont accessibles (on alternera entre l'une et l'autre grâce à l'Undo, justement).
Pourquoi diantre conserver les huit autres prises, a priori inutiles et gaspilleuses d'espace ? Pour la raison suivante : les disques durs du DR8 sont lisibles par le DD1500 (et réciproquement), qui autorise l’accès aux prises cachées, ceci de façon fort visuelle, grâce à son splendide écran VGA. Par ailleurs, sachez qu'il récupère également les données de mixage. Bref, cette astucieuse compatibilité, due au fait que les deux machines aient été développées autour de cartes similaires, permettra par exemple à un studio de postproduction de s'équiper d'un ou plusieurs DD1500, et de DR8 « satellites » destinés à des tâches de préproduction. Astucieux, n'est-il pas ?
Cela nous amène à mentionner une procédure de nettoyage qui, sur le DR8, efface tous les fichiers cachés. Dans un autre style, au sein du même menu, nous avons droit à l'incontournable défragmentation. Enfin, à propos de prises cachées, on déplorera qu'il ne soit pas prévu d'afficher, en plus du temps d'utilisation restant sur le disque dur, l'espace qu'elles occupent (histoire d'évaluer la place perdue).
Paré à enregistrer
En démarrant un nouveau projet, on choisira l'une des quatre fréquences d'échantillonnage disponibles, à savoir 32, 44.056 (destinée aux travaux de postproduction en NTSC), 44,1 et 48 kHz. Bien entendu, si l'on modifie cette fréquence en cours de travail, les enregistrements précédents seront rejoués à mauvaise vitesse. Signalons qu'en dehors de cette référence interne, les convertisseurs ont la possibilité d'être asservis à une horloge numérique externe connectée à la prise BNC (word clock, signal vidéo composite, black burst).
Après avoir sélectionné les sources (entrées analogiques, numériques, bus interne), « armé » les pistes sur lesquelles on désire enregistrer, puis réglé les niveaux (bargraphes paramétrables en pre ou post channel, ainsi qu'en mode normal ou peak hold), il ne reste plus qu'à appuyer à la fois sur les touches Rec et Play. Concernant les modes de monitoring, lorsqu'une piste est « on » et en mode « record ready », on entend le signal d'entrée à l'arrêt, à l'enregistrement, et le signal de la « bande » en lecture. Lorsqu'elle est « off », toujours en mode « record ready », on entend systématiquement le signal d'entrée.
En sus de la fonction Undo, permettant notamment, comme nous l'avons déjà dit, d'annuler une prise après coup (c'est-à-dire de récupérer la portion effacée), on dispose de cinq « aires de stockage temporaires », dites Takes, auxquelles on peut assigner un enregistrement une fois celui-ci terminé : un moyen d'effectuer par exemple plusieurs prises pour choisir ensuite la meilleure.
Mettons un terme à ce paragraphe sur l'enregistrement, en évoquant les opérations de punch-in/out, que le DR8 autorise, tant en mode automatique (normal) que manuel (plus rare, pour un DtD). Dans ce second cas, on opèrera au choix à la main (maintenir la touche Play enfoncée tout en appuyant sur la touche Rec pour rentrer, appuyer sur la touche Play pour sortir) ou par le biais d'une pédale. A l'issue d'un punch-in/out manuel, les points d'entrée et de sortie sont mémorisés, afin d'autoriser ensuite un « auto punch » à ces mêmes positions, que ce soit pour de vrai ou pour de faux (rehearsal). Ne soyez pas surpris si en sortie, le passage de l'écoute de la source à celle de la piste provoque une interruption momentanée : un phénomène inhérent aux DtD, qui n'affecte en rien les enregistrements. Ne soyez pas surpris non plus de ne pouvoir accéder au temps de crossfades des punch-in/out, préréglé et non programmable.
Transport
Autant dire que les fonctions de transport sont soignées. En dehors des touches habituelles (y compris la simulation du défilement rapide avant et arrière), l’observateur attentif n’aura pas manqué de déceler la présence d’une molette « jog/shuttle » (faisant par ailleurs office de « data entry »/déplacement de curseur), impressionnante quant à sa qualité audio.
Toutefois, comparé au shuttle du DD1500, capable d’atteindre au choix une, deux, trois, quatre ou cinq fois la vitesse nominale, celui du DR8 ne peut actuellement dépasser cette dernière (une mise à jour est attendue). Pendant que nous y sommes, n’oublions pas le varispeed, qui agit dans une fourchette comprise entre - 41,3 % et + 58,3 %.
Si l’on excepte le banal « défilement » à vitesse nominale, il existe quatre modes de lecture : To (le DR8 se positionne de 1 à 59 secondes - une durée programmable par l'utilisateur - avant la position courante, puis passe en lecture pour s'arrêter une fois cette position atteinte), From (le DR8 passe en lecture depuis la position courante, pour une durée de 1 à 59 secondes, toujours programmable par l’utilisateur), Over (combinaison des deux modes précédents, pour une lecture de part et d’autre de la position courante), In Out (lecture entre deux points). Ces différents modes de repérage s’avèrent extrêmement utiles en édition…
Notre tour d’horizon ne serait point complet sans la fonction Repeat qui, comme son nom l’indique, fait boucler une portion à définir (de manière discontinue, c’est-à-dire avec un court « blanc » entre la fin d’un cycle et le début du suivant, en attendant qu’une mise à jour améliore les choses.
Localisons et éditons
Dans la plus pure tradition des énumérations soporifiques, voici tout ce qui a trait aux opérations de localisation : retour à zéro, pré-roll (jusqu’à 59 secondes), last memory (où comment retrouver la position à laquelle le DR8 s’était arrêté la dernière fois, suite à un appui sur la touche Stop), locators (neuf à accès direct - un appui sur les touches 1 à 9
positionnant instantanément la « bande » à l’endroit correspondant -, cent à accès indirect) et points de punch-in/out (sachant, si besoin, que l’on pourra en stocker d’autres dans neuf paires d’emplacements réservés à cet effet).
Ces différentes mémoires, locators et points de punch, se programment indifféremment à la volée ou en saisissant leur valeur à l’aide du pavé numérique. Au sujet de punch-in/out, ces points servent aussi à délimiter les portions à éditer, auxquelles on fera subir (sur une ou plusieurs pistes, éventuellement différentes au niveau source et au niveau destination), l’une des huit opérations suivantes : Copy (avec programmation du nombre de répétitions, Copy + Insert, Move, Move + Insert, Insert, Erase, Delete, Slip (glissement des enregistrements dans un sens ou dans l’autre, du point d’entrée, In, vers la position courante).
Extensions
Les facultés d’ouverture du DR8 sont spectaculaires. Passons rapidement sur le slot interne pour DSP (le R&D d’Akai nous préparerait-il un multi effet ?), les emplacements RAM (nous y reviendrons), les deux petits rectangles qui, compte tenu de leur taille, semblent attendre bien sagement l’arrivée d’un clavier et d’un écran, pour en venir aux cinq slots d’extension et aux cartes susceptibles d’y élire domicile. En voici la liste : SCSI-B (IB-801S, 275 € TTC, dédiée aux communications, avec un ordinateur), SMPTE (IB-802T, 412 € TTC), MIDI (IB-803M, 275 € TTC), biphase (procédé de synchronisation propre au cinéma - n’oublions pas que DR8 et DD1500 sont cousins), RS-422 (dédiée aux communications avec un banc de montage vidéo, un synchroniseur style Lynx, ou tout autre appareil au protocole Sony 9 PIN P2), ADAT (entrée/sortie en fibre optique, au format Alesis, à des fins de transfert, de backup, ou pour connecter d’autres périphériques compatibles), entrées/sorties AES/EBU (quatre paires dans chaque sens, qui justement, transitent par l’interface ADAT), etc.
Commençons par la carte SCSI-B qui, sous forme d’un double port SCSI, n’est donc pas destinée à gérer des mémoires de masse mais, comme sur le DR4, à relier un ou plusieurs Direct to Disk à un ordinateur. C’est ainsi qu’Emagic prépare une version de son Logic Audio, qui ira chercher les formes d’ondes dans le DR8, les traitera et les y renverra. Parions que Steinberg, compte tenu de son expérience avec le Yamaha CBX-D5, attende que le produit se soit suffisamment vendu pour se lancer lui aussi dans l'aventure… Autre fonction dont ne manqueront pas de tirer parti les séquenceurs : la possibilité d'aller chercher dans le DR8 le « contour » des formes d'ondes (les enveloppes, si vous préférez), pour les afficher à l'écran.
Synchronisation
La synchronisation est un des points forts de la machine. Parmi les trois cartes, MIDI, biphase et SMPTE (qui lit et génère les six types de codes : 24, 25, 30, 30DF, 29,97, 29,97DF), le DR8 peut choisir l'une d'elles comme maître, l'autre comme esclave, transformant une référence temporelle en une autre : du SMPTE en horloges MIDI + SPP, du biphase en MIDI Time Code, etc. Toutefois, il faudra attendre la prochaine version de l'IB- 803M pour que soit prise en compte la lecture du MTC (seule la génération est actuellement implantée).
Pour générer des horloges MIDI, il convient bien entendu de programmer une carte des changements de tempo et de signatures, le DR8 disposant de dix mémoires, qualifiées de Songs, prévues pour accueillir de telles cartes. Profitons-en pour signaler qu'en lieu et place de l'affichage normal, exprimé en SMPTE (absolu ou relatif, après remise à zéro ou programmation d'un offset en mode esclave), le temps pourra défiler en bars/beats/clocks.
Autre application, bien connue des adeptes du DD1500 : le pilotage, en RS-422, d'un banc de montage vidéo, ce dernier transmettant du SMPTE au DR8, pour qu'il s'y asservisse et convertisse ce code en biphase dans le but de piloter une « rythmo »· Voilà qui laisse rêveur, lorsqu'on sait qu'un convertisseur SMPTE biphase coûte environ dix mille six cent soixante dix euros…
L'IB-803M ouvre également la porte aux applications mettant à contribution le MIDI Machine Control, à savoir le pilotage des fonctions du DR8 depuis un séquenceur (transport, sélection des pistes en enregistrement…), lui-même asservi en MIDI au Direct to Disk (que ce soit en MTC ou en messages d'horloge et SPP). Nous avons d'ailleurs mené avec succès l'expérience suivante : asservissement du DR8 à un code SMPTE, converti en MIDI Time Code pilotant le Logic Audio. Même en manipulant le « jog/shuttle » de la machine maître, en l'occurrence un DD1500 (sans toutefois dépasser la vitesse nominale, puisque rappelons-le, il faudra attendre la prochaine mise à jour pour aller jusqu'à cinq fois cette vitesse sur le DR8), les résultats se sont avérés concluants. Plus impressionnant encore : l'asservissement en marche arrière. En effet, même si le séquenceur n'a bien sûr pas suivi, le DR8, pour sa part, s'en est tiré avec les félicitations du jury ! D'une manière générale, le temps qu'il met à se synchroniser est du reste extrêmement court.
Mémoires de masse
Actuellement d'un gigaoctet, la capacité maximum des disques durs internes que tolère le DR8 devrait être doublée incessamment. Rien n'oblige cependant à enfourner un disque dur dans son DtD (sans, l'appareil revient à 4 560 € TTC), puisqu'il est également possible d'enregistrer sur une mémoire de masse externe (d'au plus 4 Go), se raccordant au port SCSI. Même les magnéto-optiques sont admis (à condition d'étendre la mémoire d'origine, d'une capacité initiale de 4 Mo), sachant, malgré les progrès effectués en termes de temps d'accès et de débit de transfert, que l'enregistrement simultané de plus de cinq pistes n'est pas garanti. Par contre, avec huit pistes en lecture, tout marche comme sur des roulettes. A l'inverse de certains systèmes, il n'est point possible de « ventiler » les pistes du DR8 sur plusieurs disques durs. Une limitation qui, avec un plafond de 4 Go (13h36 en linéaire), ne devrait pas trop perturber l'utilisateur.
Si le DON résout le problème du backup, son utilisation à des fins d'archivage n'est pas des plus économiques. Reste la sauvegarde sur DAT (à condition de ne pas avoir plus de trois heures sur le disque, la durée maximum des cassettes étant de 180 mn), sur ADAT ou sur RD-8 (via l'interface idoine), et bientôt sur Exabyte. Dommage qu'il faille « backuper » l'intégralité d'un disque dur : une sauvegarde projet par projet, notamment sur un disque optique 128 ou 256 Mo, voire sur SyQuest, eut été pratique. La mise à jour est, paraît-il, à venir…
Conclusion
Au fait, avant que ne tombe notre impitoyable verdict, ne devrions-nous pas parler d'un aspect paraît-il important pour un enregistreur ? La qualité audio ? Et bien non, nous n'en piperons mot, car comme tous ses confrères, le DR8 exploite des technologies dernier cri, notamment en matière de convertisseurs, ce qui rend impossible, ou presque, toute tentative visant à les départager. Tout au plus affirmerons-nous que le DR8 détient une longueur sur certains de ses concurrents, quant à la qualité de son « jog/shuttle ».
De ce banc d'essai, il ressort que le DR8 vise essentiellement deux cibles : celle des home studios d'un côté (la carte SMPTE, mais surtout MIDI, débouchant sur une parfaite harmonie entre le DtD et les grands séquenceurs de ce monde), celle de la postproduction de l'autre (les capacités de l'appareil étant directement dérivées de celles du DD1500). Comme à l'accoutumée, n'oubliez pas, au moment de demander l'addition, d'ajouter les extensions dont vous aurez besoin. Ainsi, pour une grosse configuration, soit une carte d'égalisation seize canaux, deux MT8, une télécommande de transport dont nous n'avions pas encore parlé (426 € TTC), les interfaces SMPTE, MIDI, SCSI-B, ainsi qu'une éventuelle extension mémoire pour disque magnéto-optique (542 € TTC), vous approcherez la barre des 9 900 € TTC.
Test réalisé par Christian Braut en février 1995 (Keyboards Home Studio n°30)